Terre d’éternels conflits armés, vaste cimetière à ciel ouvert où sont enterrées chaque année des millions de personnes, désert des économies flouées et des rêves spoliées, l’Afrique est aussi l’eldorado des firmes pharmaceutiques internationales qui viennent y tester leurs nouveaux produits dans l’absolu mépris des règles éthiques de la recherche biomédicale.
C’est ainsi que malgré elle et au détriment des vies humaines sacrifiées sans scrupules sur l’autel du « progrès » médical, l’Afrique contribue à faire avancer la science. Surfant sur le climat de corruption généralisée des autorités et gouvernements locaux, de l’impunité cancérigène, les laboratoires pharmaceutiques ont investi le continent nègre pour le « sauver » du marasme sanitaire dans lequel il s’enfonce un peu plus chaque jour. Personne n’ignore que le berceau de l’humanité est aussi celui de la plupart des pandémies, du sida au paludisme en passant par la tuberculose. Des pandémies qui exterminent à elles seules plus d’Africains que la totalité des déchirements fratricides réunis. C’est donc en « sauveurs » et « humanitaires » que les laboratoires occidentaux s’implantent sur le continent afin de mener en toute discrétion des expérimentations qu’ils ne mèneraient assurément pas de cette manière dans leurs propres pays. L’ignorance des patients et l’exécrable pauvreté aidant, les travaux sont menés dans l’opacité la plus grande. S’il est vrai que dans les attitudes et discours officiels, l’Afrique est un continent relégué à l’échelon « intouchable » à l’instar de la fameuse caste indienne, et que, depuis quelques années, elle est devenue particulièrement « indésirable », restant la cible du durcissement des politiques d’immigrations concertées, le « territoire des sombres misères » est utilisé par les « industriels du médicaments » selon l’expression de Jean-Philippe Chippaux, pour résoudre les problèmes sanitaires du Nord. Suite...
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