Suisse: les petites banques se frottent les mains...

«Nous voudrions vous remercier de votre fidélité en ces temps difficiles.» Le ton de la lettre envoyée début mai par UBS à 2,5 millions de clients privés n'a manifestement pas fait mouche. Au contraire, peut-être cela a-t-il constitué la goutte de trop qui a poussé certains clients à sauter le pas. En direction d'autres banques, un peu moins grandes sans doute, moins internationales surtout, et dont la politique d'investissements s'avère moins hasardeuse.

Au premier trimestre 2008, UBS admettait une perte de 1,9 milliard de francs retirés par des petits clients et des PME. Et rien ne permet d'affirmer que la tendance s'est inversée au premier semestre, dont la banque communiquera le bilan le 12 août prochain.

Car, entre-temps, la mise en cause d'UBS aux Etats-Unis (avec la banque LGT) dans une affaire de fraude fiscale portant sur 100 milliards de dollars ainsi que les 25 milliards de dollars réclamés jeudi par le ministre de la Justice de l'Etat de New York pour avoir trompé des milliers d'investisseurs américains ont accru sa fragilité (lire encadré page 21).

Les «petites» banques helvétiques, elles, se frottent les mains. A l'image de Raiffeisen, qui a doublé le nombre de nouveaux clients par rapport à 2007, du jamais-vu selon son directeur, Pierin Vincenz (lire interview p. 21). Ou de PostFinance, qui a ouvert 125 000 nouveaux comptes de janvier à juin, soit 49% de plus qu'au premier semestre 2007... Et 39 000 nouveaux clients ont rejoint le prestataire de services financiers de La Poste, soit 8000 de plus que l'an passé. «C'est vrai que la crise est bonne pour ces afflux de clients, se félicite son porte-parole, Marc Andrey. On le constate nettement depuis l'automne 2007, lors de l'éclatement de la crise des subprime.»  Suite...

Voir aussi: L'économie américaine est au bord du krach?

Et ceci: Raiffeisen: le malheur des grandes banques fait le bonheur...

Et ceci: UBS: les clients se vengent...