Les condamnations ont fusé de toute part hier. Féministes, médecins, politiques, tous ont jugé « choquante » la décision du tribunal de Lille d'annuler un mariage au motif que l'épouse avait menti sur sa virginité.
«SCANDALEUSE », « honteuse », « archaïque »... La décision du tribunal de grande instance de Lille d'annuler un mariage, en avril, parce que la jeune mariée avait menti sur sa virginité, a provoqué un tollé hier. Un déferlement de réactions indignées contre cette décision dévoilée dans la revue juridique le « Recueil Dalloz », mais aussi contre cette pratique culturelle musulmane toujours bien vivace en France, qui oblige les femmes à arriver vierges au mariage.
« Une fille qui ne serait pas vierge aurait toutes les difficultés à trouver un mari », confirme Diaby Doucouré, le directeur d'une maison de quartier à Aubervilliers. A Paris, une assistante sociale avoue « rencontrer des filles affolées à l'approche de leur mariage, qui redoutent le rituel du drap ensanglanté présenté à la famille et à la belle-famille après la nuit de noces ».
Hier soir, Valérie Létard, la secrétaire d'Etat en charge du Droit des femmes, s'est déclarée « consternée de voir qu'aujourd'hui en France certaines dispositions du Code civil conduisent par l'interprétation qui peut en être faite, à une régression du statut de la femme ». Mouloud Aounit, le président du Mrap, considère, lui, que « cette décision du tribunal est une épée de Damoclès au-dessus des libertés individuelles et sexuelles ». « Une fatwa contre la liberté des femmes, s'est indignée quant à elle Sihem Habchi, la présidente de Ni putes ni soumises. Cela revient à ériger la virginité comme une qualité essentielle pour le consentement au mariage. C'est comme si on légitimait les hommes à répudier les femmes parce qu'elles ne sont pas vierges. »
Des opérations dans des cliniques privées
Aussi virulente, la philosophe Elisabeth Badinter a dit sa « honte » pour la justice française, « parce que la sexualité des femmes est une affaire privée et libre en France, absolument libre ». Elle estime que « ça aboutit tout simplement à faire courir nombre de jeunes filles musulmanes dans les hôpitaux pour se faire refaire l'hymen ». Des opérations de reconstruction de l'hymen proposées par les cliniques esthétiques privées de la région parisienne pour 1 000 à 2 000 €. Des agences de voyages organisent même des séjours hymenoplastie en Tunisie pour 1 250 €... « Depuis cinq ans, nous avons de plus en plus de demandes, reconnaît un chirurgien parisien. Ces jeunes filles, issues des quartiers de banlieue comme des quartiers chic de la capitale, sont prêtes à tout pour masquer la honte de leur famille. »
Pourtant, le Collège national des gynécologues obstétriciens a toujours affirmé son opposition à « ces actes attentatoires à la dignité de la femme ». « Refaire les hymens c'est aider à la soumission de la femme et participer à une coutume machiste du sang sur le drap le soir de la nuit de noces qui n'a rien à voir avec la foi. »
Source: leParisien.fr
Voir aussi: Mariage annulé faute de virginité!!
Et ceci: Quel chic, les Françaises !
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