L'information est passée totalement inaperçue en France mais a fait son petit effet en Bulgarie. La semaine dernière, Boyko Borisov, le nouveau Premier ministre bulgare, a accusé son prédecesseur Sergueï Stanichev d'avoir versé 72 millions de dollars à la Libye pour obtenir la libération des infirmières bulgares en 2007.
Focus, l'agence de presse nationale, a rapporté ces propos tenus lors d'une manifestation sportive à Sofia. Boyko Borisov y a dénoncé le « silence » du gouvernement sur ces millions soutirés par les Libyens.
Si ce « paiement » contre libération a bien eu lieu, il ternit également une réussite attribuée à Nicolas Sarkozy, quelques semaines après son élection, et dont le Président a toujours assuré qu'elle était avant tout diplomatique. La France a toujours nié avoir versé de l'argent à la Libye sans s'avancer toutefois sur la participation financière des autres pays. Suite...
Voir aussi:
Intéressante analyse de Serge Farnel sur le sujet écrite il y a un an et demi.
ReplyDeleteL’auteur disséquait alors le processus probable de paiement de la rançon.
http://www.controverses.fr/pdf/n7/farnel7.pdf
Extrait:
A cet effet, un fonds international fit l’affaire. En versant aux familles une indemnisation d’un million de dollars par victime, il permit à la peine de mort visant le personnel soignant d’être commuée en prison à vie. Le fait que la Libye ait avancé cette somme fit aussitôt dire à la Commission européenne que les familles avaient été dédommagées avec de « l’argent libyen », tentant ainsi d’invalider la thèse de leur libération en contrepartie du versement d’une rançon. La Commission omettait toutefois de préciser que ce prêt serait remboursable une fois que les fonds des donateurs seraient eux-mêmes disponibles.
Quant au président français, Nicolas Sarkozy, il assura que « ni l’Europe ni la France » n’avaient « versé la moindre contribution financière à la Libye », tout en remerciant le premier ministre du Qatar pour « le geste humanitaire qui a été le sien ». Sous couvert d’euphémisme et de pragmatisme politique, ne serait-il pas tout bonnement parvenu à convaincre l’Emir de troquer sa bourse contre la vie des otages, ce par le biais dudit fonds dont il est le principal donateur ? Un fonds qui, en la circonstance, apparaît être à la transaction opérée entre l’Occident et Kadhafi ce qu’est une société écran à une opération de délinquance financière.