Thursday, August 14, 2008

Le suicide de Rémy relance le débat sur l’euthanasie...


En se donnant la mort, Rémy Salvat, 24 ans, relance à dessein le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté. Un drame qui survient cinq mois après le décès de Chantal Sébire, cette femme qui avait mis fin à ses jours pour s’épargner les douleurs causées par la maladie lui déformant le visage. Atteint d’une maladie orpheline dégénérative, Rémy explique son geste dans un témoignage enregistré laissé à sa famille.

Il avait écrit au président de la République pour que, « comme Vincent Humbert », on lui « permette de mourir pour être libéré de (ses) souffrances ». La réponse de Nicolas Sarkozy, selon lequel « nous n’avons pas le droit d’interrompre volontairement la vie », l’a « révolté » selon sa mère.

Le parquet de Pontoise a décidé hier d’ouvrir une enquête en « recherche des causes de la mort » et le corps du jeune homme va être autopsié. Dans son message posthume, le jeune homme dit son espoir de voir « continuer le combat pour le suicide assisté ». La loi Leonetti, qui proscrit l’acharnement thérapeutique et autorise les médecins à utiliser des traitements contre la douleur pouvant provoquer la mort, ne permet pas de décider du jour de sa mort dans n’importe quelles conditions.

« J’espère que Rémy sera entendu. Il a voulu faire de son geste un acte militant », assure l’avocate Caty Richard. Elle connaît bien le jeune homme car il y a neuf ans, elle avait défendu Régine, la mère de Rémy, poursuivie pour avoir tenté de tuer son fils. Régine, qui a finalement bénéficié d’un non-lieu, voulait mettre fin au calvaire annoncé de son enfant. « Il ne reproche pas à sa mère de l’avoir fait mais de l’avoir loupé », confie Caty Richard, « émue » hier à l’annonce du décès. « Je suis admirative de son courage. Son geste est fort, courageux et généreux puisqu’il évite à ceux qui l’aiment de le faire pour lui. Mais c’est triste qu’il ait dû faire ça seul, sans être entouré. »

Pour Caty Richard, « la fin de non-recevoir » du président de la République a pu décider Rémy à en finir, mais l’actualité judiciaire n’y serait pas étrangère non plus. « Il a suivi de très près l’affaire Debaine », du nom de cette femme jugée en avril dans le Val-d’Oise pour avoir tué son enfant. Lydie Debaine devrait à nouveau comparaître devant les assises puisque le parquet a fait appel de son acquittement. « Rémy en a été désespéré », assure l’avocate.

Comme dans l’affaire Humbert, et plus récemment Sébire, les proches entendent faire connaître leur drame à travers un livre auquel ils mettent un point final tandis qu’un journaliste de France 2 suivait depuis plusieurs mois le quotidien de Rémy.

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Voir aussi: Chantal Sébire : même morte, on l’emmerde…

Et ceci: Chantal Sébire,Clara Blanc: même combat...

Et ceci: L'Etat et le droit de mourir...

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